Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/32

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pour résultat, comme les restrictions permanentes apportées à l’exportation des autres articles, de placer le numéraire dans une situation désavantageuse, et de lui donner sur le marché une valeur moindre que celle qu’il aurait eue s’il n’avait été soumis à aucune prohibition.

La justesse de ces observations sur les causes et les limites de la différence ordinaire entre le prix de l’or sur le marché et à la Monnaie, peut être démontrée comme on le verra dans le compte rendu de l’Enquête, par le procédé employé pour assurer un type de valeur invariable dans les grands payements commerciaux à Hambourg. Les payements, dans les transactions ordinaires de la vie, sont faits en numéraire composé des monnaies de chacun des États environnants ; mais l’argent est le type auquel on a recours dans les grands payements commerciaux, comme on a recours à l’or en Angleterre. Aucune différence analogue à celle que l’on remarque chez nous, entre le prix de l’or à la Monnaie et sur le marché, ne peut jamais se produire à Hambourg en ce qui concerne l’argent, parce qu’on évite qu’aucune des trois causes spécifiées ci-dessus (les frais de monnayage, la dépréciation par l’usage ou les obstacles mis à l’exportation) ne puisse avoir un effet quelconque. Les grands payements de Hambourg se font en monnaie de banque, qui consiste en argent d’un degré de fin déterminé, placé à la Banque de Hambourg par les commerçants de la place, qui ont par suite un crédit proportionné sur les livres de la Banque, crédit qu’ils transfèrent suivant les circonstances. L’argent étant essayé et pesé presque sans la moindre perte de temps, la première cause que nous avons mentionnée de fluctuation dans la valeur relative du médium circulant comparée avec la valeur des lingots, est écartée. Certaines parties étant alors certifiées (sans l’apposition d’aucune empreinte sur le métal) comme étant d’une quantité et d’une pureté déterminées, la valeur en est transférée d’un individu à un autre, uniquement par l’intermédiaire des livres de la Banque, et l’usure du métal monnayé étant ainsi empêchée, une cause de dépréciation se trouve écartée. On a également une entière liberté de le retirer, de le fondre, et de l’exporter ; et ainsi l’autre et la principale cause de la baisse occasionnelle de la valeur du médium courant de payement, au-dessous de la valeur des lingots qu’elle est destinée à représenter, est aussi réellement écartée.

De cette manière, à Hambourg, l’argent n’est pas seulement la mesure de toute valeur échangeable, mais il est rendu lui-même une mesure invariable, jusqu’à concurrence des variations que subit