Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/36

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tage, lorsque les exportations générales excédaient les importations.

Il a dit enfin que, selon lui, la cause de l’état actuel du change était entièrement commerciale, en tenant compte toutefois de la dépense que faisait notre gouvernement à l’étranger ; et il a ajouté qu’un excès des importations sur les exportations indiquait pourquoi les taux du change persistaient à être aussi élevés que 16%, au détriment de notre pays, pendant un laps de temps de longue durée.

On verra par l’Enquête que quelques autres témoins sont d’accord, en substance, avec M. Greffulhe, sur l’explication de l’état critique du taux du change, particulièrement M. Chambers et M. Coningham.

Sir Francis Baring a exposé, devant votre Commission, que les deux grands faits, dont le change subissait l’influence dans son état actuel si désavantageux, c’étaient les restrictions imposées au commerce avec le continent, et l’accroissement de la circulation du papier dans notre pays, qui a eu pour effet de rendre plus rare le numéraire. Il a cité, comme exemple d’un état de choses contraires, la guerre de Sept ans et la guerre d’Amérique, pendant lesquelles, quoiqu’il y eût à faire les mêmes dépenses sur le continent pour l’entretien des forces de terre et de mer, aucun besoin de numéraire ne s’était cependant fait sentir.

La Commission a également interrogé un négociant éminent du continent, dont la déposition offre une grande variété de renseignements utiles. Ce négociant a démontré que le taux du change, s’il est évalué en monnaie d’une valeur fixe, ou en quelque chose de convertible en une monnaie de ce genre, ne peut descendre actuellement, dans aucune contrée de l’Europe, au-dessous d’une différence représentant le prix du transport et en même temps un profit proportionnel au risque couru par suite de la transmission. Il prétend que si notre change a excédé cette différence pendant les quinze derniers mois, la cause en est certainement dans notre papier circulant qui n’est pas convertible en espèces ; que si le papier avait été convertible, et que les guinées eussent été en majeure partie dans la circulation, une balance de commerce défavorable aurait à peine pu produire une baisse de 5 ou 6% dans le taux du change. Il développa son opinion plus particulièrement dans les réponses suivantes de son interrogatoire :

« À quelles causes attribuez-vous l’état actuellement défavorable du cours du change ? — La première grande dépréciation s’est produite lorsque les Français ont pris possession de l’Allemagne du Nord et ont décrété des pénalités sévères contre toute communication avec