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Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/38

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ou en acceptant des traites tirées de notre pays, soit sur la propriété embarquée, soit par cette idée de la spéculation que le taux du change doit ou peut probablement se relever ; la longue durée du temps nécessaire pour convertir les marchandises en numéraire, à cause des routes détournées qu’elles sont obligées de suivre ; les sommes importantes payées aux armateurs étrangers, qui, dans quelques cas, pour le chanvre par exemple, se sont élevées presque au prix d’achat de cet article en Russie ; l’absence d’intermédiaires employant, comme autrefois, de grands capitaux dans les opérations de change, intermédiaires qui, par suite des difficultés croissantes et des dangers que ces opérations présentent aujourd’hui sont actuellement très-difficiles à trouver pour faire des opérations de change combinées ayant pour but d’anticiper sur des résultats définitifs problématiques. »

Les réponses qui précèdent, et le reste de l’interrogatoire de ce négociant, contiennent toutes ce principe, exprimé plus ou moins distinctement, que le métal est le vrai régulateur à la fois de la valeur d’un médium de circulation local et du taux des changes avec l’étranger ; et que la libre convertibilité du papier circulant en métaux précieux, et la libre exportation de ces métaux, imposent une limite à la dépréciation du change, et non-seulement empêchent les changes de tomber au-dessous de cette limite, mais encore les relèvent en établissant la balance.

Votre Commission n’a point à faire ressortir à quels titres ces opinions, émanées d’hommes pratiques, sont vagues et insuffisantes, ni en quoi elles se contredisent ; cependant on peut trouver un secours précieux dans le témoignage de ces hommes pour rechercher les causes de l’état actuel des changes.

Votre Commission estime qu’il n’y a point de matière commerciale, considérée au point de vue politique, qui soit plus clairement définie que le sujet des changes avec l’étranger. Le pair du change entre deux pays est la somme de monnaie de l’un des deux pays, qui, en valeur intrinsèque, est précisément égale à une somme donnée de monnaie de l’autre pays ; c’est-à-dire qui contient précisément un poids égal d’or ou d’argent de la même pureté. Si 25 livres de France contenaient précisément la même quantité d’argent pur que 20 shillings sterling, on dirait que 25 est le pair du change entre Londres et Paris. Si un pays a adopté l’or comme sa principale mesure de valeur et un autre pays l’argent le pair entre ces deux pays ne peut être évalué pour aucune période particulière, sans tenir compte