Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/45

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risent et même produisent nécessairement une augmentation des exportations et une diminution des importations.

Car si le nombre des traites tirées à l’extérieur, soit par les agents du gouvernement ou par des individus, est disproportionné à la demande, le prix de ces traites en monnaie étrangère décroît jusqu’à ce qu’il soit assez bas pour attirer les acheteurs ; et ceux-ci, qui sont généralement des étrangers, désirant transférer d’une façon permanente leur propriété en Angleterre, recherchent les conditions dans lesquelles les traites sur l’Angleterre peuvent servir à acheter celles des denrées anglaises qui sont le plus demandées, soit dans leur propre pays, soit dans des pays intermédiaires avec lesquels ils puissent régler leurs comptes.

Ainsi, le prix des traites se trouvant réglé jusqu’à un certain point par celui des denrées anglaises et continuant à baisser jusqu’à ce qu’il soit assez bas pour procurer un bénéfice sur l’achat et l’exportation de ces denrées, une exportation proportionnelle au montant des traites tirées ne peut guère manquer de se produire actuellement. D’où il résulte qu’il ne peut y avoir pour longtemps une balance du commerce soit très-avantageuse, soit très-désavantageuse ; car à peine la balance a-t-elle exercé une influence sur le prix des traites que, par sa réaction sur l’état du commerce, elle amène une égalisation des importations et des exportations commerciales. Votre Commission a considéré le numéraire et les lingots comme formant une partie de la masse générale des articles exportés et importés, et comme se transférant suivant l’état de l’offre et de la demande, mais offrant cependant, sous l’influence de certaines circonstances et spécialement dans le cas de grandes fluctuations dans le commerce général, un mode de remise particulièrement avantageux.

Votre Commission s’est étendue sur les documents fournis par M. Irving, afin de faire pénétrer plus avant la lumière dans la question générale de la balance du commerce et des changes, et aussi afin de dissiper quelques erreurs très-accréditées qui ont une grande influence pratique sur le sujet actuellement à l’étude.

Que le change réel avec le continent au désavantage de notre pays n’ait pu à aucune époque dépasser sensiblement la limite déterminée par le prix de transport des espèces, c’est ce dont votre Commission s’est convaincue d’après les principes précédemment exposés. Qu’en fait ces changes n’aient pas dépassé cette limite, c’est ce qui paraît être victorieusement démontré par une partie de la déposition de M. Greffulhe, qui, de tous les négociants interrogés, a paru ad-