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Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/54

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Votre Commission doit maintenant vous montrer la confirmation et la sanction que toutes les considérations qu’elle a développées reçoivent des travaux de la Commission de cette Chambre qu’un précédent Parlement avait chargée de rechercher les causes de la grande dépréciation du change irlandais avec l’Angleterre en 1804. Bon nombre de personnes qui ont déposé devant cette Commission y compris deux directeurs de la Banque d’Irlande, se refusaient à admettre que la baisse du change fût à aucun degré le résultat d’un excès dans la circulation fiduciaire provenant de la suspension de 1797 ; la baisse, à cette époque, comme aujourd’hui, était attribuée tout entière à une balance désavantageuse du commerce ou des payements et on affirmait aussi alors que « des billets émis seulement en proportion de la demande en échange de gages solides, convertibles et payables à des époques spécifiées, ne pouvaient donner naissance à aucun excédant dans la circulation ni à aucune dépréciation. » Cette doctrine, quoique plus ou moins adoucie par quelques-uns des témoins, se fait jour cependant à travers la plupart des dépositions faites devant cette Commission ; il y a, toutefois, une exception remarquable, celle de M. Mansfield, que sa parfaite connaissance des effets de cette émission excessive de papier écossais, mentionnée plus haut, a mis à même de formuler une plus juste opinion sur cette question. Un grand nombre de ceux qui ont déposé devant la Commission, quoique ne voulant pas reconnaître la nature réelle du mal, ont fait des concessions importantes qui les ont amenés nécessairement à des contradictions. Ils ne pouvaient pas, en leur qualité d’hommes pratiques, contredire la vérité de ce principe général, que « les fluctuations du change entre deux pays ont généralement pour limite le prix auquel une quantité donnée de métal précieux peut être achetée au moyen du médium de circulation du pays débiteur et converti en médium de circulation du pays créditeur, et aussi l’assurance et les frais de transport d’un pays à l’autre. On admettait, à la même époque que les frais de transport de l’or d’Angleterre en Irlande, y compris l’assurance, étaient au-dessous de 1% ; qu’avant la restriction les fluctuations n’avaient jamais dépassé longtemps et de beaucoup cette limite ; et en outre que le change avec Belfast, où les guinées circulaient librement à l’époque de l’Enquête faite par cette Commission, était de 1 1/4 en faveur de l’Irlande, tandis que le change avec Dublin, où on ne se servait que de papier, était de £10% au détriment de ce pays. Il ressortait aussi de documents aussi imparfaits que ceux que l’on pouvait se