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Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/69

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ment, est cependant inférieur au montant des avances faites pendant une quelconque des six années précédant la restriction des payements en espèces.

En ce qui concerne le montant des escomptes commerciaux, votre Commission n’a pas jugé à propos de demander aux directeurs de la Banque une déclaration de leur montant exact, parce que cette opération faisant partie des transactions privées de la Banque comme compagnie commerciale, il ne paraît pas convenable de demander une communication de cette nature sans des motifs impérieux. Néanmoins le dernier gouverneur et le sous-gouverneur, sur le désir exprimé par votre Commission, ont fourni une échelle comparative, montrant, par des nombres progressifs, l’augmentation du montant de leurs escomptes depuis l’année 1790 jusques et y compris 1809. Ils ont exprimé le vœu, auquel votre commission croit qu’il est de son devoir de déférer, que ce document ne fût pas rendu public ; aussi, au lieu de le placer dans l’appendice qui fait suite au présent rapport, elle l’a renvoyé à la Banque. Mais votre Commission peut dire en termes généraux que le montant des escomptes s’est accru progressivement depuis l’année 1796, et qu’il a atteint l’année dernière (1809) des proportions très-élevées par rapport même au montant le plus élevé dans une quelconque des années antérieures à 1797.

À ce propos, votre Commission tient à faire remarquer que le montant des escomptes commerciaux de la Banque, quelque élevé qu’il soit, ne devrait jamais, s’il pouvait être considéré en lui-même, être regardé comme autre chose que comme un grand bien pour le public ; et c’est seulement l’excès du papier émis et jeté dans la circulation pour faire face aux escomptes, qui doit être considéré comme un mal.

Mais votre Commission ne doit pas manquer d’établir un principe très-important, à savoir que le montant numérique des billets de banque en circulation ne peut pas être considéré du tout comme décidant la question de savoir si le papier est ou n’est pas excessif. La même somme de papier peut à un moment donné être insuffisante et à un autre moment plus que suffisante. La quantité de monnaie nécessaire variera dans une certaine mesure avec le développement du commerce ; et l’augmentation de notre commerce qui s’est manifestée depuis la suspension doit avoir occasionné une certaine augmentation dans la quantité de notre monnaie. Mais entre la quantité de monnaie et la quantité de denrées il n’y a pas de proportion fixe ; et toutes conséquences déduites d’une supposition de cette nature seraient entièrement erronées. La monnaie effective du pays dépend de la