Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/70

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rapidité de la circulation et du nombre d’échanges accomplis dans un temps donné, aussi bien que de son montant numérique ; et toutes les circonstances qui ont une tendance à accélérer ou à ralentir le cours de la circulation rendent le montant de cette monnaie plus ou moins proportionné aux besoins du commerce. Il faut un montant beaucoup plus faible dans un état de crédit public très-développé que lorsqu’une panique engage les particuliers à faire rentrer leurs avances et à se prémunir contre les accidents par le retrait de leurs capitaux ; et moindre aussi dans une période de sécurité commerciale et de confiance privée que lorsqu’une défiance mutuelle empêche toute transaction pécuniaire pour une époque un peu éloignée. Mais par-dessus tout, la même somme de monnaie sera plus ou moins proportionnée aux besoins du commerce, suivant le degré d’habileté que mettront les grands détenteurs de capitaux à diriger et à économiser l’emploi du médium de circulation. Votre Commission pense que les améliorations qui se sont produites depuis longues années dans ce pays et en particulier dans le district de Londres, en ce qui concerne l’usage et l’économie de la monnaie parmi les banquiers, ainsi que dans le mode de règlement des payements commerciaux, doivent avoir contribué plus qu’on ne le leur a attribué jusqu’ici, à rendre la même somme suffisante pour un plus grand chiffre d’opérations commerciales et de payements que précédemment. Quelques-unes de ces améliorations sont consignées en détail dans l’Enquête : elles consistent principalement dans l’usage plus fréquent des traites des banquiers pour les payements ordinaires à Londres ; l’invention d’apporter ces traites tous les jours à un réceptacle commun, où elles sont balancées les unes par les autres ; l’intermédiaire des courtiers de change, et quelques autres changements dans la pratique des banquiers de Londres, ont eu pour effet de les dispenser de garder chez eux un dépôt de numéraire aussi considérable qu’auparavant. On verrait certainement dans le district de Londres qu’il faut une moindre somme de monnaie pour faire le même nombre d’échanges et les mêmes payements, si les prix étaient restés les mêmes. Il est bon de remarquer aussi que l’impulsion donnée à la Banque d’Angleterre et la compétition du papier des banques provinciales ont eu pour effet de confiner de plus en plus le papier de la Banque d’Angleterre dans l’intérieur de Londres et du district adjacent. Toutes ces circonstances ont dû coopérer à rendre nécessaire, pour satisfaire aux exigences d’un commerce croissant, une augmentation du papier de la Banque d’Angleterre plus petite qu’elle n’aurait dû l’être dans une autre situation ; et elles ont montré