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Page:Coulombe - Les mystères du château Roy, 1900.djvu/35

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Il fut alors frappé à la tête et alla rouler sur le pavé et comme on allait pour le charger une seconde fois il déchargea son arme ce qui attira beaucoup de passants et particulièrement la police qui s’en empara aussitôt.

Il fut jugé et condamné, cinq mois plus tard à dix ans de prison ce qui retarda d’autant son retour.

Et tout ce temps que dura son incarcération il ne cessa de penser à sa chère Jeanne et se promettant bien cette fois lorsqu’il serait libre de se rendre immédiatement auprès d’elle.

Depuis le départ de Pierre pour la guerre, chez M. Roy on avait beaucoup parlé de lui et quoique toutes les lettres qu’on reçut de lui annonçaient toujours qu’il était bien et qu’il n’avait pas encore reçu de blessure, on s’attendait toujours d’apprendre sa mort un jour ou l’autre.

Mais les quatre années de la guerre se passèrent sans que l’on reçut de mauvaises nouvelles et depuis le 11 de novembre, le jour que l’armistice fut signé, on attendait avec anxiété encore plus grande le retour de Pierre.

Le jour où devait arriver les soldats l’on se rendit à Montréal afin d’assister à leur arrivée et avec l’intention bien entendu de ramener Pierre avec eux, car ils avaient tous cette même conviction que Pierre devait compter parmi les retours du front. Ils étaient loin de se douter qu’un malencontreux accident survenu au dernier jour pouvait le retenir à l’hôpital.

Ce fut donc avec une grande déception qu’ils retournèrent au Château sans avoir pu obtenir aucune nouvelle de lui…

Après plusieurs années passées sans qu’aucun signe de vie leur parvint de Pierre, on finit par l’oublier, sauf Jeanne qui ne cessait de penser à son amant et si parfois elle venait prête de prendre une décision d’exécuter son projet seule, elle changeait d’idée aussitôt à la pensée du serment qu’elle avait fait, c’est ce qui la faisait retarder.

Elle vécut longtemps dans cette espérance de le voir revenir, car ce ne fut que dix-sept ans après son départ pour la guerre qu’il revint enfin.

Son arrivée fut saluée avec grande joie et couronnée d’un grand festin où parents et amis furent conviés.

Après le repas, M. Roy annonça le renouvellement des fiançailles de sa fille Thérèse avec le Dr Pierre, qui avaient été rompues par le départ subit de ce dernier pour la guerre. Il ajouta qu’il était heureux de voir unir ces deux cœurs qui ne s’étaient pas oubliés depuis