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Page:Counson - Malherbe et ses sources, 1904.djvu/112

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… ces objets qui des choses passées
Ramènent à nos yeux le triste souvenir[1].

Mais la méchanceté qui reste est impuissante (vestigia… irrita), et Malherbe peut parler des « vaines fureurs ». Le roi

…qui si dignement a fait l’apprentissage
De toutes les vertus propres à commander…
.................
À nous donner la paix a montré son courage,

et il réalise en quelque sorte ce que Virgile promettait au jeune prince :

Pacatumque reget patriis virtutibus orbem (v. 17).

Le bonheur promis n’a pas besoin d’hyperboles merveilleuses, c’est un bien dont on regarde déjà l’accomplissement comme une réalité prochaine :

Toute sorte de biens comblera nos familles[2].

La fertilité de la terre n’est pas décrite avec l’exubérance virgilienne[3], mais elle en garde certaines traces :

La moisson de nos champs lassera les faucilles[4],

et comme chez le poète ancien[5] la nature se surpasse elle-même :

Et les fruits passeront la promesse des fleurs.

  1. id., I, 71.
  2. id., I, 73.
  3. Molli paulatim flavescet campus arista (Égl. IV, 28).
    Non rastros patielur humus, non vinea falcem
    (IV, 40).

  4. Sur l’influence de ce passage sur Racan, voy. Arnould, Racan, p. 158, n. 2.
  5. Ipsa tibi blandos fundent cunabula flores
    ...............
    Incultisque rubens pendebit sentibus uva.