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les écoles de Caen, où l’on apprenait beaucoup de grec et de latin[1], et il y a même prononcé plus tard des discours, « l’épée au côté », paraît-il. La fréquentation des Rouxel, des de Pré et autres professeurs d’éloquence dont il a été ou l’élève ou l’ami, dont il traduisait parfois les vers latins, de Vauquelin de la Fresnaye qui lui prodiguera ses conseils, n’a pas été sans renforcer ses dispositions raisonneuses. Ses études ont peut-être fait passer un peu du jargon de la dialectique jusque dans les vers où il s’adresse à un de ses compagnons de jeunesse de Caen, et où il parle des défauts de l’amante qui

Sont de l’essence du sujet[2].

— Plus tard, quand il va étudier à Bâle et à Heidelberg, le voyage ne lui donne sans doute pas cette fascination que le Rhin exercera sur tous les romantiques ; mais l’Allemagne a commencé plus tôt qu’on ne le croirait à être le pays de l’érudition. Les Normands ne paraissent pas avoir été, parmi les Français, les moins empressés à étudier à l’étranger : Rouxel l’avait fait ; il y en a une dizaine inscrits à l’Université de Bâle en même temps que Malherbe, et Sarasin voyagera encore au delà du Rhin. Malherbe a pu y approfondir l’étude de la littérature latine, et il traduira plus tard le

  1. Sur ce point, v. Grente. Jean Bertaut, pp. 5-10
  2. Malh., I, 60. Cette expression, du reste, est aussi bien dans l’esprit de la poésie au XVIe siècle. — Il ne faut pas aller jusqu’à chercher (Compayre, Histoire critique des doctrines de l’éducation en France, 1, 421 ; G. Renard, La méthode scientifique de l’histoire littéraire ; une des causes du style classique dans l’usage des cahiers du rhéteur Aphthonius, fort en vogue dans les écoles au commencement du XVIIe siècle.