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FABLES ORIGINALES

Attendons à demain. Demain, bravant le blâme,
Je quitte ces ingrats qui n’ont ni cœur ni âme.
Lors, le jour arrivé, le roi ne semble pas
Descendre de son trône une marche plus bas.
Le peuple courroucé lui déclare la guerre,
L’oblige à se cacher dans un humble tanière.
Mais à peine l’émeute apaisée, à sa fin,
Que du trône maudit il reprend le chemin.

Pouvez-vous m’expliquer cette étrange manie
De troubler son repos, de torturer sa vie,
Pour subir le martyr de garder un Pouvoir
Qu’on prétend abhorer, qu’on dit ne plus vouloir ?…


FABLE XVIII.

Les Électeurs.


Un vieux renard madré, des plus férus compères,
Expliquait aux renards ses frères,
Comment se fait l’élection
D’un chef dans une nation.
Les mâles électeurs ignorant l’art de lire,
Allaient (grave devoir) sous peu de jours élire
Leur souverain représentant.
Ceci dit explicitement,
Suivait un cours complémentaire
Indiquant au bas populaire

8.