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FABLES ORIGINALES

Elle attendait en vain le gazon, la litière
De nos deux prometteurs. Sur l’aride bruyère
La pauvrette pleurait, murmurant à son faon :
Ils avaient, mon petit, l’air si bon et si franc,
Que je n’hésitais pas un moment à les croire.
Un cerf lui répondit : Vous avez une histoire
Commune à tous les gens auxquels on fait le tour
De les bien asperger d’eau bénite de cour.

Ainsi résumons-nous : espoir qu’on éternise,
Obligeance d’amis qui ne se réalise.
Indigne en est le jeu, car déçu doublement
Le cœur blessé deux fois l’est bien mortellement.


FABLE IV.

Le Village


Un village breton, un calme Landerneau,
Soupirait que Paris était « le beau du beau ! »
La capitale avait de brillants réverbères
Qui l’éclairaient le soir à cent mille lumières.
Lui rural, pour tout bien, possédait sol pierreux,
Raboteux,
Force ornières,
Fondrières,
Sentiers embourbant les bourgeois,
Étang perfide aux villageois.