FABLE XVI.
La Poule et les Poussins
Une poule couvait. Menant la chose à bien,
Elle eut douze poussins, mignons, gros comme rien,
Des amours en duvet qui dormaient sous son aile,
Picoraient, kikuitaient, sautillaient autour d’elle.
Fière de sa couvée, avec des gloussements,
La mère surveillait leurs moindres mouvements. —
Prenez garde aux renards, disait-elle, ils escroquent
Les imprudents poulets qu’à l’instant même ils croquent.
Du renard ni du chat les poussins n’avaient peur,
Et se rapprochaient d’eux sans marquer de frayeur.
Le renard, bon larron, qui longuement les guette,
Attrape cinq petits dont il ne laisse miette.
Les frères effrayés, vers leur mère accourus,
À la quitter d’un pas ne se hasardaient plus.
FABLE XVII.
Petit Caillou
Petit caillou roulait de sentier en chemin,
Sous le pied du passant, le talon du gamin ;
Pris par l’un pour jouer, par l’autre pour se battre,
Lancé de ci, de là, de haut allant s’abattre,