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Page:Courant - Bibliographie coréenne, tableau littéraire de la Corée, tome 1, 1894.djvu/105

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CIII
INTRODUCTION.

servis d’abord pour noter les sons des caractères chinois ; nous connaissons donc la prononciation coréenne du chinois au XVe siècle : pour l’époque antérieure, nous sommes dans une ignorance presque absolue, et ce n’est qu’une étude attentive du peu qui nous reste des anciens idiomes de la péninsule, qui pourra nous fournir des indications sur ce sujet. M. James Scott, dans l’introduction que j’ai déjà citée, exprime l’idée que les Coréens se sont transmis, de génération en génération, la prononciation du chinois telle qu’ils l’avaient apprise de leurs premiers maîtres : je regrette de ne pouvoir être de son avis, une pareille fidélité n’est pas dans la nature des choses. La prononciation d’une langue morte ou d’une langue étrangère, qui sert moins vite que celle d’une langue parlée par le peuple, mais d’autant plus si cet idiome s’écrit au moyen d’idiome savant et littéraire, s’altère à la longue, d’idéogrammes qui ne portent pas un son avec eux. Pourquoi les sons chinois seraient-ils demeurés immuables, tandis que la langue coréenne subissait de telles transformations qu’au temps de Kim Pou sik, on ne comprenait plus les dialectes des trois royaumes, vieux seulement de deux ou trois siècles ? Si, d’ailleurs, on examine les faits, on peut remarquer que le vocabulaire coréen vulgaire, outre des mots chinois qui se présen-