Page:Courant - En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, 1901.djvu/256

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Reims et Saint-Étienne ; parmi ces derniers était Natalis Rondot, un Lyonnais d’adoption, qui a rapporté de Chine des observations nombreuses et s’est fait connaître par plusieurs ouvrages de valeur ; l’un des derniers survivants de la mission Lagrené, il vient de mourir l’été dernier, après une carrière longue et bien remplie. Outre le traité même, dont la principale clause fut l’ouverture au commerce français des cinq ports (Canton, Emoui, Fou-tcheou, Ning-po, Chang-hai), outre la reconnaissance du protectorat de la France sur tous les missionnaires catholiques et sur leurs ouailles chinoises, la mission Lagrené eut à établir des tarifs de douane, à étudier les rapports des poids, mesures, monnaies de la Chine avec les nôtres ; à ces travaux, elle joignit diverses négociations accessoires qui sont fort peu connues et qui mériteraient de l’être. Le traité fut mené à bien et signé à Whampoa, le 24 octobre 1841. La France était ainsi la quatrième puissance chrétienne qui entrait en rapports officiels avec la Chine ; la Russie, en effet, par le traité de Nertchinsk conclu au xviie siècle (1689), avait de longtemps prévenu l’Angleterre.

Il faut remarquer la part indirecte, mais non sans importance, prise à la mission officielle française par les Chambres de commerce de Lyon et de Saint-Étienne. Il n’était pas possible que le pays de la soie parût indifférent aux représentants de l’industrie de la soie en France. Toutefois il n’était pas encore question à cette époque d’importer la matière première chinoise ; ce n’est qu’entre 1855 et 1860 que la maladie des vers à soie fit chercher de nouvelles régions productrices et mit diverses maisons de la région lyonnaise en relations directes avec la Chine, avec le Japon nouvellement ouvert ; ainsi Lyon entrait en contact