Page:Courant - En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, 1901.djvu/258

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et de nous rendre plus maniables, prêts à répudier toute compromission avec les Boxeurs, dès que notre force aurait commencé de se manifester. Quant à un soulèvement national des marchands et des travailleurs contre l’intrus d’outre-mer, il est trop contraire à leurs intérêts privés et corporatifs, à leur indifférence politique, pour qu’on le puisse admettre ; les Boxeurs n’ont trouvé dans le peuple que ces sympathies qui naissent de la terreur. Si l’union des alliés s’affirmait, elle ne tarderait pas à venir à bout des mandarins, de la Cour que l’on a malheureusement laissé échapper ; l’ordre renaissant, il faudra songer à l’organiser de façon durable en tenant compte du tempérament chinois ; les entreprises commerciales et industrielles, un moment interrompues, prendront, après cette convulsion d’un moment, un nouvel essor.

La France a aujourd’hui en Extrême-Orient une situation unique : protectrice des Missions catholiques, représentant de considérables intérêts commerciaux, elle a de plus pour sujets et protégés des millions d’hommes de race jaune, elle est limitrophe du Céleste Empire sur une frontière plus étendue que nulle autre puissance, la Russie exceptée. Elle a immédiatement compris les exigences de cette position privilégiée, et ici encore je trouve au premier rang la ville de Lyon. Avant même que les événements récents que je viens de rappeler fussent tous accomplis, la Chambre de commerce de Lyon, montrant une fois de plus son esprit d’entreprise, se mit d’accord avec les Chambres de commerce de Bordeaux, Lille, Marseille, Roanne et Roubaix et fit partir une mission dirigée par M. Rocher, consul de France, puis par M. Brenier ; cette délégation était chargée d’étudier les industries, le commerce, la situation économique du Tonkin, du sud de la Chine, de la