Page:Courant - En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, 1901.djvu/259

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vallée du Yang-tseu ; on sait quelle abondante moisson de documents, d’observations précises a été recueillie par ces missionnaires d’un nouveau genre. Une partie en a été publiée dans un ouvrage qui fait date pour la connaissance pratique de la Chine[1] ; et déjà plusieurs des membres de la mission sont retournés dans les régions qu’ils avaient explorées, et y ont fondé de nouvelles maisons françaises.


ii


Mais, ainsi qu’on peut le prévoir et qu’on le sait déjà, ainsi que la mission lyonnaise en a fait plus d’une fois la remarque, il ne suffit pas, pour faire des affaires avec les Chinois, de vivre dans leur pays et de se présenter à eux. Les préjugés contre les Européens, contre leurs idées et leurs méthodes, sont tenaces partout en Chine, et surtout dans les régions le plus récemment ouvertes ; si peut-être dans les plus anciens ports les préjugés sont moindres, ils se doublent d’une antipathie profonde, explicable en partie par l’attitude de quelques-uns des étrangers, beaucoup par les excitations des mandarins et des lettrés. Ces sentiments plus ou moins hostiles règnent, bien qu’atténués, même dans la classe commerçante, celle dont l’esprit est le moins fermé et qui n’a qu’à gagner à l’ouverture du pays. Le Chinois ressent toujours une pitié méprisante pour celui qui n’a pas le bonheur d’avoir part à sa civilisation : ses

  1. La Mission lyonnaise d’exploration commerciale en Chine, 1895-1897 (1 vol.  gr.  in-8, Lyon, 1898).