Page:Courant - En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, 1901.djvu/265

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a formé presque tous les sinologues français contemporains, il ne faut pas oublier que, située à Paris, l’École des Langues orientales est avant tout destinée à préparer des interprètes officiels, que les études n’y sauraient donc être les plus propres à l’éducation de futurs commerçants devant résider en Chine et y être en relations journalières avec des marchands, des artisans et des ouvriers chinois. La ville de Lyon, malgré ses intérêts immenses en Extrême-Orient, malgré son esprit colonisateur à la fois tenace et hardi, ne donnait aucune préparation spéciale à ceux de ses enfants qui allaient la représenter sur les bords de la mer de Chine, dans la vallée du Yang-tseu, dans les îles japonaises.

Cependant, à Lyon même, on avait déjà tenté d’acclimater l’étude de la langue japonaise ; depuis une dizaine d’années, des esprits perspicaces veillaient ; dans divers milieux, l’idée était née et mûrissait d’un enseignement colonial adapté aux besoins de la région, on cherchait quelle était la meilleure forme à donner à cette création. Finalement la Chambre de commerce de Lyon, au mois de novembre 1899, a inauguré divers cours coloniaux et, plus récemment, grâce à l’appui du gouvernement général de l’Indo-Chine, a pu y ajouter un enseignement portant sur les mœurs et la langue chinoises.

Cette création, suite naturelle de la Mission lyonnaise d’Extrême-Orient, vient à son heure, quand les entreprises en Chine sortent de cette période de fièvre qui avait suivi la guerre sino-japonaise et la prise à bail de Kiao-tcheou, quand l’on arrive à une époque d’études, d’efforts sérieux et de premiers résultats, que ne saurait interrompre l’anarchie des provinces septentrionales ; elle vient à son heure à tel point qu’au delà des frontières on a songé déjà à