Page:Courant - En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, 1901.djvu/264

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des recherches de science pure et où ont brillé nos plus grands sinologues, il n’y a pas lieu d’insister ici. Le dernier, le plus jeune, est principalement consacré à la formation des commissaires, magistrats, administrateurs du service colonial ; d’ailleurs, si une grande place y est faite à l’Indo-Chine, les études chinoises y sont dans une situation effacée : ce qui s’explique, puisque la Chine n’est pas une colonie. À l’École des Langues orientales, non seulement les langues chinoise, annamite, mais aussi l’histoire et la géographie de l’Extrême-Orient sont professées par des hommes compétents ; fondée en 1795, cette École a été réorganisée entre 1869 et 1872 et s’est dès lors rapidement développée, sous l’impulsion d’un administrateur, qui, pendant plus d’un quart de siècle à partir de 1867, en a fait un modèle pour les établissements similaires, une pépinière d’orientalistes. C’est depuis cette réorganisation que l’étude pratique des langues orientales a pris en France un nouvel essor. Le cours de chinois pratique date en réalité de 1871, quand le comte Kleczkowski, précédemment interprète de la Légation de France à Péking, fut chargé de cet enseignement ; malgré l’éclat des noms de Bazin et surtout de Stanislas Julien qui l’avaient précédé, leurs leçons de langue vivante ne pouvaient avoir une valeur sérieuse, puisque ni l’un ni l’autre n’étaient allés en Chine, puisqu’ils n’étaient familiers qu’avec le style littéraire et avec celui des romans. Devéria, titulaire de cette chaire en 1889, ayant résidé longtemps à Péking, joignait à la connaissance des mœurs et du langage parlé une information étendue sur l’histoire et la littérature chinoises ; à la fois érudit et homme pratique, il avait ainsi les principales qualités nécessaires pour donner du recul aux faits exposés sans perdre contact avec la réalité actuelle. Mais, malgré la valeur de la discipline qui