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EN CHINE

III

Ce n’est pas seulement aux conditions générales de la société ou à celles qui sont propres à la classe commerçante que tient la durée remarquable d’un aussi grand nombre de maisons ; leur stabilité, leur bon renom ont aussi pour cause l’organisation spéciale qui les réunit par groupes. Il est habituel, en effet, que toutes les maisons ayant une même spécialité forment une association que j’appellerai corporation (hang ou kong-so suivant les cas) ; je me réserve d’indiquer quelques exceptions à ces règles. Les corporations, qui paraissent dater d’au moins trois siècles, sont difficiles à étudier ; diverses de type, formées par les intéressés seuls, sans que l’État ait eu ni à leur donner des règles ni à les autoriser, elles existent par la force de la coutume, et vivent conformément à leurs traditions ; bien que quelques-unes aient des règlements écrits et peut-être des archives, elles trouvent habituellement inutile de communiquer les uns ou les autres au public. Celui qui est curieux de se faire une idée de ces corps, est à peu près réduit à démêler leurs principes parmi les exemples de leur action qui parviennent à sa connaissance ; sans ignorer ce qu’un semblable procédé a d’insuffisant, je dois donc me borner à donner des exemples et à en tirer des conclusions, forcément un peu vagues et un peu générales.

La corporation fixe pour chaque denrée le prix minimum de vente et veille par des agents secrets à ce qu’aucun magasin ne se contente d’un prix plus bas ; elle arrête ainsi à