Page:Courant - La Corée jusqu’au IXe siècle, 1898.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
LA CORÉE JUSQU’AU IXE SIÈCLE

bus donnèrent naissance à une partie de la noblesse, qui plus tard fut considérée tout entière comme issue des rois ; dans cette organisation patriarcale et féodale à la fois, il n’est pas question du peuple.

Quoi qu’il en soit, vers le milieu du VIe siècle, tout le territoire des Sin avait formé le royaume de Sin ra ; cet état, profitant habilement du secours de la Chine alors gouvernée par les Thang, [texte chinois]唐, conquit en 660 et 668 les royaumes de Păik tjyei et de Ko kou rye ; avant 685, l’autorité des Chinois avait disparu de la Corée, le calme régnait à l’intérieur et à l’extérieur. La péninsule, unie pour la première fois en un royaume, eut alors et jusqu’au dernier tiers du IXe siècle, une période de grande prospérité.

III.

À l’est de la Corée, au delà de la mer, les Japonais, à la même époque, commençaient aussi leur histoire : comme je l’ai dit, on ne peut se fier pour cette période aux chroniques japonaises, de beaucoup postérieures. La plus ancienne mention qui soit faite du Japon, est une simple phrase du Chan hai king et la première notice un peu détaillée se trouve dans le Heou han chou, [texte chinois]後漢書, qui se rapporte aux années 25-220 de l’ère chrétienne. Malgré l’absence de renseignements contemporains, il est possible de démêler parmi les indications contenues dans les ouvrages postérieurs, historiques et autres, les principaux traits de l’organisation japonaise dans les premiers siècles de l’ère chrétienne : on trouve que la nation était formée d’un nombre considérable de tribus ou « gentes », [texte chinois]民, udi, indépendantes les unes des autres et ayant chacune un patriarche héréditaire ; outre les membres directs de la « gens », les tribus les plus importantes comprenaient des « gentes » de caste inférieure, qui étaient à l’égard de la « gens » principale dans une situation de dépendance plus ou moins stricte et qui exerçaient héréditairement les arts manuels et l’agriculture. Les tribus dont les membres directs