reprendre en détail l’exposé encore incomplet que j’ai publié récemment[1] et je me borne à un petit nombre de faits significatifs :
École russe de Thien-tsin, fondés par le vice-roi ; école de filles fondée à Péking sous le patronage de l’Impératrice douairière et d’une princesse impériale avec des maîtresses américaines et japonaises ;
1 166 étudiants chinois au Japon, étudiants envoyés par le vice-roi Tchang Tchi-tong en Allemagne et en Angleterre pour les questions militaires et navales ; des étudiants sont annoncés dans nos grandes écoles ;
Aux examens de licence de septembre 1902, application d’un nouveau règlement supprimant le pa-kou oen-tchang et admettant des questions relatives aux sciences étrangères.
Les nouvelles écoles et universités sont exposées à divers écueils, ainsi que l’ont montré des faits récents création trop peu étudiée, mauvais choix des maîtres et des élèves, lassitude succédant à l’enthousiasme. Intolérance religieuse des autorités chinoises : dans plusieurs des établissements nouveaux, il est prescrit de s’agenouiller et de brûler de l’encens devant la tablette de Confucius, les chrétiens de toutes confessions considèrent ces cérémonies comme idolâtriques et s’y refusent ; de là le licenciement des élèves chrétiens du collège de Tsi-nan (Chan-tong) et la démission du principal, le docteur Hayes, au mois de janvier. Les étudiants en rapport avec certains éducateurs japonais, américains et anglais prennent facilement parti pour les idées réformatrices avancées, se réunissent pour discuter et propager leurs opinions ; l’an dernier, à Tokyo, ils ont assiégé le ministre de Chine dans sa légation, une enquête a été faite sur place par les autorités chinoises. À la suite de ces faits, des étudiants ont été rapatriés du Japon, des écoles et des bibliothèques ont été fermées dans les provinces ; le ministre de l’instruction Tchang Po-hi a donné sa démission.
Relations des fonctionnaires et dignitaires avec les étrangers. — Les audiences, les fréquentes invitations adressées par l’Impératrice aux dames du corps diplomatique, les rapports personnels, visites et dîners, entre les hauts mandarins et les représentants étrangers, n’ont sans doute qu’une importance secondaire : tout cela constitue pourtant une révolution et n’existait pas il y a dix ans. De ces relations nouvelles, il ne résultera sans doute pas de sympathie, mais il sortira forcément une intelligence réciproque. Encore plus significatifs sont les voyages princiers : des princes impériaux, un
- ↑ Voir mon article : L’éducation européenne des Asiatiques, Bulletin du Comité de l’Asie française, 1903, p. 331 et 380.