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MAURICE COURANT.

printemps et à l’automne suivant les cultes ; les autres ont lieu lorsqu’un évènement en amène la nécessité, par exemple quand on doit annoncer un fait aux esprits ou implorer d’eux une grâce. Le roi est de droit le sacrificateur ; il officie en personne ou par ses représentants, délégués spéciaux ou fonctionnaires provinciaux ; le principal sacrificateur est assisté d’acolytes divers, maîtres des cérémonies, invocateurs, tchyouk, , et autres, qui sont des aides et nullement des prêtres ; il n’y a pas de sacerdoce constitué à part.

Le sacrifice consiste essentiellement dans l’offrande, hen, , tyen, , d’encens, hyang, , d’étoffes, hpyei, , de vin, tjyou, , de divers mets, et dans la lecture d’une prière, tok tchyouk moun, 讀祝文 ; pour les grands sacrifices, à différents moments de la cérémonie, les musiciens chantent des hymnes et les danseurs exécutent des évolutions. Une coupe consacrée, tjyak, , est, dans la plupart des sacrifices, remise au principal sacrificateur qui la vide, eum pok, 飲福 ; une partie des viandes consacrées, posées sur un plateau, tjo, , lui est également remise : il les reçoit, syou tjo, 受胙, et il les consomme après la cérémonie. Le reste des offrandes, avec le texte de la prière, est enterré, yei , dans une fosse kam , creusée à cet effet[1]. Le texte de la prière, la quantité, la nature des offrandes varient suivant les cas.

À titre d’exemple, voici la liste des offrandes qui sont placées dans un ordre fixe devant chaque tablette pour le sacrifice d’annonce, keui ko, 祈告, aux dieux des moissons, sya tjik, 社稷.

2 corbeilles hautes, en bambou, avec couvercles, pyen , l’une de rok hpo, 鹿脯, viande de cerf séchée, l’autre de ryoul hoang, 栗黃, châtaignes.

2 vases hauts, en bois, avec couvercles, tou, , l’un de rok hăi, 鹿醢, viande de cerf salée et hachée, l’autre de tchyeng tchye, 菁菹, légumes salés.

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