Page:Courier Longus 1825.djvu/101

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seconde vie après la mort. Chaque fois qu’ils trouvoient sous leur main la panetière dont ils souloient tirer leur manger, cela leur mettoit deuil au cœur ; apercevant la sébile où ils étoient coutumiers de boire l’un après l’autre, ou bien la flûte, qui étoit un don d’amourette, jetée à terre quelque part sans que l’on en tînt compte, cela renouveloit leur regret. Si prioient aux Nymphes et à Pan qu’ils les délivrassent de ces maux, et leur remontrassent enfin à eux et à leurs bêtes le soleil beau et clair, et quant et quant faisant ces prières aux Dieux, cherchoient quelque invention par laquelle ils se pussent entrevoir. Chloé de soi n’y eût su que faire, et aussi n’avoit guère moyen ; car celle qu’on estimoit sa mère étoit tout le jour après elle, lui montrant à carder la laine et à tourner le fuseau, et lui parlant de la marier ; mais Daphnis, comme celui qui avoit plus de loisir et plus de sens aussi que la fillette, trouva pour la voir une telle finesse.