Page:Courier Longus 1825.djvu/125

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pour autre envie, mais cherchant où est l’écolier qui se cache et répète son jeu, sans qu’il le voie ni connoisse. »

Daphnis ayant fait ce conte, Chloé le baisa, non seulement dix fois, comme il avoit demandé, mais beaucoup plus. Car Écho redit, peu s’en faut, tout ce qu’il avoit dit, comme pour témoigner qu’il n’avoit point menti.

La chaleur alloit tous les jours de plus en plus augmentant, parceque le printemps finissoit et l’été commençoit ; et aussi avoient-ils de nouveaux passetemps convenables à la saison d’été. Daphnis nageoit dans les rivières, Chloé se baignoit dans les fontaines ; il jouoit de la flûte à l’envi des pins que les vents faisoient resonner ; elle chantoit à l’encontre des rossignols à qui mieux mieux. Ensemble ils chassoient aux cigales, prenoient des sauterelles, cueilloient les fleurs, crouloient les arbres, mangeoient les fruits ; et à la fin se couchèrent tous deux sous une même peau de