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Page:Courier Longus 1825.djvu/144

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temple dédié à Bacchus avec un autel, l’autel tout revêtu de lierre et le temple couvert de vigne. Au dedans étoient peintes les histoires de Bacchus ; Sémèle qui accouchoit, Ariane qui dormoit, Lycurgue lié, Penthée déchiré, les Indiens vaincus, les Tyrrhéniens changés en dauphins, par-tout des Satyres gaîment occupés aux pressoirs et à la vendange, par-tout des Bacchantes menant des danses. Pan n’y étoit point oublié, ains étoit assis sur une roche, jouant de sa flûte, en manière qu’il sembloit qu’il jouât une note commune, et aux Bacchantes qui dansoient, et aux Satyres qui fouloient la vendange.

Le verger étant tel d’assiette et de nature, Lamon encore l’approprioit de plus en plus, ébranchant ce qui étoit sec et mort aux arbres, et relevant les vignes qui tomboient. Tous les jours il mettoit sur la tête de Bacchus un chapeau de fleurs nouvelles ; il conduisoit l’eau de la fontaine dedans les carreaux où étoient les fleurs ; car il y avoit dans ce verger une source vive que Daphnis