Page:Courier Longus 1825.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gens s’intéressent à ces choses, et que ceux-là ne se méprendroient pas aux motifs de tant de rage et de si grossières calomnies. Depuis huit mois que ces messieurs nous honorent de leurs injures, vous savez en quels termes je vous en ai écrit : c’étoit, vous disois-je, une canaille (2) qu’il falloit laisser aboyer. J’avois raison de les mépriser ; mais j’avois tort de ne pas les craindre, et à présent que je voudrois me mettre en garde contre eux, il n’est peut-être plus temps.

Je fais cependant quelquefois une réflexion qui me rassure un peu : Colomb découvrit l’Amérique, et on ne le mit qu’au cachot ; Galilée trouva le vrai système du monde ; il en fut quitte pour la prison. Moi j’ai trouvé cinq ou six pages dans lesquelles il s’agit de savoir qui baisera Chloé ; me fera-t-on pis qu’à eux ? Je devrois être tout au plus blâmé par la Cour ; mais la peine n’est pas toujours proportionnée au délit, et c’est là ce qui m’inquiète.

Vous dites que les faits sont notoires ; votre récit et celui de M. Furia s’accordent peu