Page:Courier Longus 1825.djvu/3

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été. Car jamais ne fut ni ne sera qui se puisse tenir d’aimer, tant qu’il y aura beauté au monde, et que les yeux regarderont. Nous-mêmes, veuille le Dieu que sages puissions ici parler des autres !

Mitylène est ville de Lesbos, belle et grande, coupée de canaux par l’eau de la mer qui flue dedans et tout à l’entour, ornée de ponts de pierre blanche et polie ; à voir, vous diriez non une ville, mais comme un amas de petites îles. Environ huit ou neuf lieues loin de cette ville de Mitylène, un riche homme avoit une terre : plus bel héritage n’étoit en toute la contrée ; bois remplis de gibier, coteaux revêtus de vignes, champs à porter froment, pâturages pour le bétail, et le tout au long de la marine, où le flot lavoit une plage étendue de sable fin.

En cette terre un chevrier nommé Lamon, gardant son troupeau, trouva un petit enfant qu’une de ses chèvres allaitoit, et voici la manière comment. Il y avoit un