Page:Courier Longus 1825.djvu/330

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avouez que cette tâche étoit difficile. Je ne suis pas ici en termes de pouvoir faire le modeste : un accusé sur la sellette, qui voit que son affaire va mal, se recommande par où il peut, et tire parti de tout. Cette traduction d’Amyot est généralement admirée, et passe pour un des plus beaux ouvrages qu’il y ait en notre langue. On feroit un volume des louanges qui lui ont été données seulement depuis trois ou quatre ans, tant dans les journaux que dans différents livres. L’un la regarde comme le chef-d’œuvre du genre naïf ; l’autre appelle Amyot le créateur d’un style qui n’a pu être imité : un troisième déclare aussi cette traduction inimitable, et va jusqu’à lui attribuer la grande réputation du roman de Longus. Or, ce chef-d’œuvre inimitable, ce modèle que personne n’a pu suivre dans le plus difficile de tous les genres, je l’ai non seulement imité, selon vous, assez habilement, mais je l’ai corrigé par-tout, et vous n’osez dire, monsieur, qu’il y ait rien perdu. L’entreprise étoit telle qu’avant l’exécution, tout le monde s’en seroit moqué, parcequ’en effet il y avoit très peu