Page:Courier Longus 1825.djvu/60

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recordoient les enseignements de Philétas.

Le lendemain au point du jour ils menèrent leurs bêtes aux champs, s’entre-baisèrent l’un l’autre aussitôt qu’ils se virent, ce qu’ils n’avoient oncques fait encore, et croisant leurs bras s’accolèrent ; mais le dernier remède...., ils n’osoient, se dépouiller et coucher nus. Aussi eût-ce été trop hardiment fait, non pas seulement à jeune bergère telle qu’étoit Chloé, mais même à lui chevrier. Ils ne purent donc la nuit suivante reposer non plus que l’autre, et n’eurent ailleurs la pensée qu’à remémorer ce qu’ils avoient fait, et regretter ce qu’ils avoient omis à faire, disant ainsi en eux-mêmes : « Nous nous sommes baisés, et de rien ne nous a servi ; nous nous sommes l’un l’autre accolés, et rien ne nous en est amendé. Il faut donc dire que coucher ensemble est le vrai remède d’amour ; il le faut donc essayer aussi. Car pour sûr il y doit avoir quelque chose plus qu’au baiser. »