Page:Courier Longus 1825.djvu/66

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chasseurs s’étant aperçus, les uns accoururent au rivage, les autres rappelèrent leurs chiens, et tous ensemble menoient tel bruit que les gens de là entour, pâtres, vignerons, laboureurs, les entendant, vinrent de toutes parts ; mais ils n’y purent que faire. Car le vent fraîchissant toujours de plus en plus, mena la barque au gré du flot si roide et si loin, qu’elle fut tantôt hors de vue.

Par quoi ces jeunes gens dolents outre mesure, perdant leur bateau, biens et tout, cherchèrent le chevrier qui devoit garder les chèvres, et trouvant là Daphnis parmi les regardants, en chaude colère commencèrent à le battre et à le vouloir dépouiller ; même y en eut un d’entre eux qui détacha la laisse dont il menoit son chien, et prit les deux mains à Daphnis pour les lui lier derrière le dos. Lui, comme ils le battoient, crioit, imploroit l’aide d’un chacun, mais sur tous appeloit à son secours Lamon et Dryas, lesquels accourus, tous deux verts