Page:Courier Longus 1825.djvu/81

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comme l’éclat imprévu d’une trompette de guerre : de quoi ils étoient tous en merveilleux effroi, et couroient aux armes, disant que c’étoient les ennemis qui les venoient attaquer, et ne savoit-on par où ; et lors desiroient que la nuit revînt, comme s’ils eussent dû avoir trêve quand elle seroit venue.

Or n’étoit celui parmi eux conservant tant soit peu de sens, qui ne connût clairement que tous ces prodiges venoient du dieu Pan irrité contre eux pour quelque méfait, mais ils n’en pouvoient deviner la cause, n’ayant touché chose qu’ils sussent appartenir à Pan ; jusqu’à ce qu’environ midi le capitaine, non sans expresse ordonnance divine, s’endormit, et lui apparut Pan lui-même disant telles paroles : « O méchants sacrilèges ! comme avez-vous été si forcenés que d’oser emplir d’alarme les champs que j’aime uniquement, ravir les troupeaux qui sont en ma protection, et arracher par force d’un lieu saint une