Page:Courier Longus 1825.djvu/94

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Daphnis donna la sienne petite à Pan, et ayant baisé Chloé comme revenue et retrouvée d’une véritable fuite, ramena jouant de la flûte ses bêtes aux étables, pource qu’il étoit déja tard ; et aussi fit Chloé les siennes au son des mêmes chalumeaux. Les chèvres marchoient côte à côte des brebis, et Chloé tout joignant Daphnis, de sorte qu’à chaque pas ils se baisoient l’un l’autre, et durèrent ainsi jusques à nuit close, et en se quittant complotèrent ensemble de ramener paître leurs troupeaux le lendemain au plus matin, comme ils firent. Car incontinent que le jour commença à poindre, ils revinrent au pâturage, et ayant premièrement salué les Nymphes, puis après Pan, s’allèrent asseoir dessous le chêne, où ils jouèrent de la flûte ensemble, s’entre-baisèrent, s’embrassèrent, se couchèrent l’un près de l’autre, et sans y faire rien davantage, se relevèrent. Ensuite ils songèrent à manger ; et ils buvoient en même sébile du vin mêlé avec du lait.