fortuites qui, seules, jouent un rôle actif pour chaque coup particulier ; en sorte qu’on ne peut pas dire du résultat ainsi obtenu (dans le sens propre des termes) qu’il ait une cause, quoiqu’il ait sa raison d’être et son explication, qui se tire de la structure de la pièce. Quand on dit qu’un volant agit pour régulariser le mouvement d’une machine, ou qu’il est cause de la régularité des mouvements de l’appareil, on n’entend pas prêter à la masse inerte du volant une énergie qu’elle n’a point. On comprend bien que le volant joue effectivement un rôle passif dans le mouvement de la machine, tantôt en absorbant de la force vive, et tantôt en en restituant aux autres pièces de l’appareil, de manière à corriger les inégalités d’action de la puissance motrice ; mais toujours par suite de l’inertie de sa masse, et non en vertu d’une force propre ou d’une énergie dont il serait doué. On entend dire seulement par là que la régularité des mouvements de la machine est un phénomène dont l’explication et la raison se trouvent dans la liaison du volant avec les autres pièces de la machine.
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Un ingénieur remarque qu’un fleuve a une tendance à délaisser une de ses rives pour se rejeter sur l’autre : il cherche la raison de ce phénomène, et il la trouve dans certains accidents de la configuration du lit du fleuve. Sa science lui suggère l’idée de faire des constructions qui corrigeront le régime du fleuve et l’empêcheront d’inquiéter désormais les riverains. On pourra dire qu’il a trouvé la cause du mal et le remède ; mais, cette fois encore, on prendra le mot de cause dans une acception impropre, quoique autorisée par l’usage. Il y a réellement une série de causes qui ont amené successivement chaque molécule d’eau contre la rive menacée ; qui les ont fait venir de points très-éloignés les uns des autres, en décrivant dans l’atmosphère, à l’état de vapeurs ou de vésicules, des courbes qui ne se ressemblent point ; mais toutes ces variations dans la manière d’agir des forces ou des causes véritablement actives, sont sans influence sur le phénomène dont nous nous occupons. Le phénomène est constant, parce que la raison qui le détermine est constante, et que cette raison se trouve dans un fait ou dans des faits permanents, indépendants de la série des causes actives et variables qui ont déterminé individuellement chaque molécule