Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/115

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s’en ressentir. Déjà il avait remarqué aussi cette flamme qui s’allumait dans ses yeux lorsqu’elle parlait de l’enfant :

— Allons, Fille, dit-il en lui posant la main sur l’épaule, tu t’effrayes peut-être pour un rien. En tout cas, il n’y a certainement pas de ta faute et tu sais bien que les Lust ne peuvent t’en vouloir…

Elle avait laissé retomber ses mains sur ses genoux et regardait le vieillard d’un air étrange :

— Oh ! dit-elle d’une voix faible, ce n’est pas cela que je redoute… Mais s’il devait arriver malheur à ce petit, je me demande ce que je deviendrais !

En ce moment, un bruit de pas retentit dans l’escalier :

— Voilà le docteur !

Elle avait retrouvé ses forces. Elle se redressa et s’enfuit tandis que le paralytique restait seul dans l’anxiété de connaître le diagnostic du vieux médecin. Il avait roulé son fauteuil près de la porte ouverte et tendait l’oreille pour tâcher de saisir les paroles qu’on échangeait là-haut. Tourmenté de n’y rien démêler, il s’impatientait quand il entendit des cris d’enfant à plein gosier. En même temps, la quincaillière apparut sur le palier.

— Eh bien, femme ?

— Ça n’est rien ! Ça n’est rien ! le petit va mieux ! Buysse a fini, il arrive derrière moi…

En effet, le docteur entrait justement dans la salle, sa trousse à la main, l’air très satisfait :