rait en effet qu’il avait été sauvé par un chien qui était venu le flairer au milieu des morts. Sorti de son évanouissement, il avait eu la force de se soulever et de dire à l’intelligent animal : « Go and inform my mates », c’est-à-dire : « Vite, va prévenir mes compagnons ». Et le chien avait compris. Il était parti ventre à terre pour ramener bientôt avec lui deux brancardiers qui avaient emporté le blessé à une proche ambulance.
— Ce chien, ajoutait le rescapé, « is an old hand at this work », est un vieux routier dans la partie. Il va et vient le long de la ligne de bataille sans se laisser émouvoir par le fracas du canon ; seulement, lorsque le feu devient trop ardent — « hellish fire ! » — il creuse un trou et s’y terre momentanément à l’abri.
Émerveillée, Martha ne doutait pas un instant de l’exactitude absolue de cette petite anecdote.
— Vois le brave Tom, dit-elle avec un soupir de regret, il aurait bien été capable de faire la même chose… C’est probablement un ancien dogue de mitrailleuse qu’on aura dressé en conséquence…
Cependant, Théodore continuait de lire ce curieux récit :
— Mais non, dit-il en s’interrompant soudain, le soldat déclare que c’est un chien errant que personne n’avait jamais vu et qui est apparu dans le campement lors d’une terrible bataille sur l’Yser au mois de mars de l’an dernier. Grâce à lui, un grand nombre de blessés qui gisaient