dans la boue par dessous les morts auraient été sauvés…
La jeune fille avait tressailli :
— Au mois de mars de l’année dernière ? dit-elle à voix basse et comme si elle interrogeait sa mémoire. Mais c’est le combat dans lequel monsieur Claes est tombé… C’est là-bas que Victor s’est rendu pour tâcher de retrouver le corps de son ami…
Son émotion était si forte quelle fut obligée de suspendre ses rangements et de s’asseoir. Frappé à son tour de la coïncidence, le père regarda sa fille et dans un souvenir subit :
— N’est-ce pas aussi vers cette époque que le chien des Claes a disparu de la quincaillerie ?
— Mais oui, je me rappelle : c’est le lendemain du jour où j’ai été annoncer la fatale nouvelle à M. Bernard…
Elle demanda si le soldat ne donnait aucune indication sur la taille et la couleur du brave animal.
— Je ne sais pas… Attends, je vais voir…
Mais à peine s’était-il renfoncé dans le journal que sa figure prit une expression de curiosité fébrile :
— Est-ce possible ? Est-ce possible ? murmurait-il tout en poursuivant sa laborieuse lecture.
— Eh bien, Pa ? interrogeait la jeune fille énervée et frémissante, parle donc ! Traduis-moi !
Mais il ne paraissait pas avoir entendu et continuait à déchiffrer avidement la lettre du « young fellow ». Soudain il se leva et s’élançant vers la jeune fille :