Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/197

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— Je sais, reprit le missionnaire ; oui, l’homme dont vous citez le nom, un naturalisé liégeois d’origine allemande est désigné dans le testament… Mais il n’y a plus à s’en inquiéter. Ce traître, passé à l’ennemi dès l’occupation, n’existe plus… Un des nôtres en a fait justice au moment d’être livré par lui au tribunal de sang. Sachez toutefois, que le feldgrau Herman von Schuller quoique défunt, n’est pas mort officiellement, muni de ses papiers, le soldat qui l’a supprimé travaille aujourd’hui sous son nom et son uniforme pour le compte de notre contre-espionnage… Ne tremblez donc pas si vous apprenez un jour que ce von Schuller est à Bruxelles !

— Ah ! dit-elle, ce m’est un soulagement de penser que cet odieux personnage ne peut plus nous faire tort, mais cela ne change rien à ma décision. Je repousse l’héritage de ma tante : voilà qui rend votre tâche plus aisée et simplifie tout…

Une flamme de tendresse passa dans le regard de l’abbé :

— Mon enfant, l’intérêt que vous m’inspirez est plus profond que vous ne pensez. C’est pourquoi je ne puis vous approuver. Mlle L’Hœst avait de l’affection pour vous et croyait s’entendre mieux que personne à assurer votre bonheur. Elle a voulu que vous fussiez sa légataire. Accomplissez son vœu, puisque la condition qui l’accompagne ne sera plus une contrainte exercée sur vos sentiments…

— Non, monsieur, ce que vous me proposez