Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/250

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abandonnait le rêve de marier son fils à la nièce des vieux Claes, estimant aujourd’hui qu’il serait plus avantageux à sa vanité d’avoir pour bru une jeune fille telle que Martha, si naturellement distinguée et de haut lignage…

Et pourquoi sa fille Charlotte, tout apaisée de son deuil, si fraîche et si avenante dans la fleur de ses vingt ans, oui, pourquoi n’inspirerait-elle pas à James De Leuw, auquel elle s’était si fort intéressée au cours de la campagne, une sympathie qui ne manquerait pas de se transformer bien vite en un sentiment plus tendre ?

Elle n’avait plus de préjugés. Quelque modeste que fût la condition de leur digne père — car Théodore devenait très digne — ses chers enfants avaient du sang noble dans les veines et ce n’est pas leur belle-mère qui permettrait que personne l’oubliât !



Camille avait l’âme trop bien faite pour éprouver aucun sentiment de dépit à l’égard de l’heureuse Martha : n’empêche que la joie de son amie l’affectait péniblement par une expansion qui ne voulait pas tenir compte de son propre état d’esprit.

Un après-midi que la jeune fille était accourue à la quincaillerie pour donner lecture d’une lettre de James annonçant la date précise de la rentrée des troupes à Bruxelles : — Oh !