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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/11

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I


En revenant de Paris, après avoir terminé sa rhétorique, Hippolyte Platbrood savait ce qu’il voulait, au rebours de tant d’autres jeunes gens de sa condition.

Son bagage, quoique léger et portatif, n’était pas négligeable ; bien empaqueté, il contenait, sous un petit volume, nombre de choses utiles et d’abord une langue claire, la propriété des mots, une élocution déjà facile. Ce lycéen rapportait encore le ferme projet de ne pas être un oisif, le désir d’étendre sa culture et d’orner son esprit, en un mot de travailler afin de faire bonne figure un jour, sinon de briller au premier rang, dans quelque carrière libérale.

Tout de suite, il se décida pour le barreau où il lui semblait qu’il pourrait satisfaire, mieux que dans nulle autre profession, son besoin d’activité, les aspirations généreuses de sa nature et même sa fantaisie.

Ses bons parents ne devaient pas le contrarier ; leur situation de bourgeois cossus leur permettait du reste d’épargner à ce cadet bien aimé l’asservissement d’une fonction immédiatement rétribuée mais sans relief ni honneur ; au surplus, très fiers de ses heureuses dispositions, ils