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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/24

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II


— Comme ça est dommage, n’est-ce pas, qu’elle devient si forte !

Telle était l’exclamation affligée des bonnes gens du quartier chaque fois qu’il s’agissait de la sympathique petite Mme Ferdinand Mosselman.

De fait, la jolie cordière de la rue de Flandre s’était plutôt épaissie depuis quelques années. Oh, ce n’est pas qu’elle n’eût lutté d’abord, et d’un grand courage, contre l’embonpoint sournois, jeûnant comme sainte Thérèse sa patronne, bouclant sa taille au petit cabestan de toilette, trottant sans cesse par la maison et par la ville, sous prétexte de footing. Oui, elle avait tout essayé, la pauvre ! rien ne faisait. La cure la plus sévère défiait en vain les lois inexorables d’une physiologie atavique.

M. Verhoegen avait été un gros homme courtaud, ramassé et ventripotent, parce que sa mère était une petite grosse femme « fort dodûment entripaillée », comme dit le vieux conteur. Le destin de Thérèse l’obligeait donc d’être à son tour grassouillette et volumineuse : ainsi le voulait la Parque ennemie.

Ce fut d’abord chez la jeune femme un vif désespoir qui la porta aux pires remèdes, voire