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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/267

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

pas davantage à rentrer. Les femmes intercédaient pour lui, même Hermance qui ne lui était pas toujours aussi indulgente. On comprenait qu’il hésitât à revenir ; et c’était probablement la faute des courriers qui, arrivant au littoral, ne manquaient pas de dépeindre la situation à Bruxelles et dans le pays sous les plus sombres couleurs. Ils affolaient positivement les malheureux villégiateurs par le récit des difficultés qui les avaient arrêtés en chemin, et c’était une manière d’obtenir un bon prix de leurs messages.

Du reste, on comprenait que les moyens de communication devenaient rares et les routes difficiles, peu sûres. Rien de plus inquiétant dans ces conditions que de regagner la capitale avec une femme et quatre enfants. N’importe, on était convaincu que Ferdinand attendait le moment opportun et qu’il rentrerait seul tout au moins sinon avec les siens, car ses affaires réclamaient sa présence à Bruxelles, maintenant surtout que le bon Jérôme n’était plus là pour le remplacer.

Un soir, Adolphine, que navrait l’absence de son amie, ne put retenir ses plaintes :

— Pauvre Thérèse, gémit-elle, comme elle doit se faire du chagrin ! Elle voulait rentrer en même temps que nous autres, mais c’est encore une fois son mari avec ses histoires…

Et, malgré ses efforts pour parler à mots couverts, son indignation éclata.

Oui, c’est vrai qu’elle enrageait contre cette petite Mme Kusnick qui révolutionnait la plage