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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

point du tout empiré ; au contraire, ce séjour de trois mois au bord de l’océan avait atténué quelques rondeurs, un peu trop plantureuses peut-être, en leur donnant un galbe qui approchait de la perfection plastique. Un charme émanait de toute sa personne physique encore plus fort, plus troublant pour l’homme qui savait toutes les délicatesses de cette âme si simple, si transparente, si « propre »…

Hippolyte était bouleversé et son cœur palpitait comme à l’approche d’un danger quand son regard se fixa soudain sur un groupe d’enfants à demi enfoncés dans le sable. Et il reconnut Vonette à la turbulence de ses gestes, à son bonnet de travers. Un sourire détendit ses traits ; sa petite fièvre tomba. Alors, doucement, il approcha de Thérèse :

— C’est moi !

Elle sursauta :

— Dieu, que tu m’as saisie !

Mais un éclair de joie avait traversé ses yeux :

— Quelle chance ! s’écria-t-elle. Tu pourras donc encore passer une bonne nuit !

— Oh, fit-il, je ne sens plus la moindre fatigue. Ce qui n’empêche que je vais m’asseoir un peu auprès de vous, avec votre permission…

Elle ne demandait pas mieux, avide de babiller, de compléter les bonnes nouvelles qu’elle avait reçues d’Adolphine et de l’interroger, s’il y consentait, sur les terribles épreuves dont, par miracle bien sûr, il était sorti sans encombre.