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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/66

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

de « debater » dépouillée de toute vaine littérature.

Quant à Hippolyte, il ne s’était encore essayé qu’à de petites nouvelles, voire à des sonnets joliment rimés et pensés. Il était le plus artiste des deux, tandis que Michel, épris de faits et de science, s’avérait déjà penseur positif et combatif.

Cependant, Mlle Lauwers était revenue d’Angleterre à l’occasion des vacances de Pâques, prétexte excellent pour que l’on conviât tout de suite quelques amis à dîner.

On recevait cordialement au quai, avec abondance sinon avec faste. Les invitations se faisaient sans cérémonie, souvent même à la dernière minute ; au surplus, il n’était pas rare que l’entrepreneur ramenât avec lui quelques camarades rencontrés en chemin. La maîtresse de maison ne s’émouvait pas de si peu : vite, on ajoutait des couverts et l’on rapprochait les chaises, à moins qu’on ne trouvât plus expéditif d’allonger la table d’une planche ou deux.

Ces réunions du « quai » avaient une physionomie spéciale : on y rencontrait des types bien tranchés de toutes les professions, de toutes les catégories sociales. Bien qu’elles fussent la plupart du temps improvisées, on y retrouvait presque toujours un ahurissant mélange d’indus-