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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/73

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Atterré, Hippolyte la considérait avec stupeur ; il se disait que, décidément, les femmes ne consentiraient peut-être jamais à n’être plus suivies dans la rue de peur de perdre à la fois l’occasion et le mauvais goût de le raconter…

Soudain, elle changea de conversation :

— J’ai appris, dit-elle en minaudant de plus belle, que vous étiez un brillant sujet. Combien d’examens avez-vous déjà passés ?

Cette fois, il était bien obligé de répondre quelque chose. Alors il balbutia des paroles sans suite tant son malaise s’aggravait à cet interrogatoire de petit garçon. Et il se souvenait, à cette heure cruelle, d’une autre femme, oh combien jeune et douce et jolie celle-là ! qui, jadis, au dîner de fiançailles de sa sœur Hermance, l’interrogeait également sur ses études. Avec quel frémissement de plaisir il écoutait les questions affectueuses de cette chère petite Mme Mosselman ! Comme il escomptait la riche, l’exquise récompense de son baiser ! Hélas ! ne payait-il pas aujourd’hui la rançon de ce délicieux passé !

Il souffrait en silence quand Mme Lauwers se leva de table en invitant ses hôtes à la suivre dans le salon.

— Enfin ! soupira-t-il.