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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/74

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Mlle Suzanne ne semblait pas moins aise d’échapper à son receveur des contributions et s’empressa d’accepter le bras que lui offrait Hippolyte.

— Eh bien, s’informa-t-elle, et vos idées noires ?

— Elles sont roses, répondit-il gaîment, depuis que je vous ai retrouvée !

Et ils se confièrent en souriant leur mutuel déplaisir d’avoir été interrompus dans leur premier bavardage.

— Ce n’est pas, dit-elle, que mon voisin de gauche ne soit un receveur fort aimable. Par malheur, je n’ai encore aucune opinion bien arrêtée sur les meilleures bases de l’impôt direct ou indirect…

— Ce n’est pas, dit-il en l’imitant, que ma voisine de droite ne soit la meilleure femme du monde. Mais je la trouve un peu… Comment dirais-je ?

— Un peu… old baby wife !

Et soudain, elle s’échappa pour aider sa mère à servir le café en le laissant étonné de ce trait piquant et juste, qui rendait si exactement sa pensée.

Mais l’ami Michel venait le rejoindre pour lui offrir des cigarettes :

— Vraiment, fit le plaisantin, tu t’en es donné avec la cousine de Boussu ! C’est scandaleux, tu l’as compromise !

Hippolyte se disposait à le maudire, très vexé de ce que son ami ne l’eût point secouru dans