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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/81

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

indifférent. Il en était assez péniblement affecté, tout en convenant que la jeune fille avait peut-être d’excellentes raisons pour agir de la sorte : une amabilité trop ostensible n’eût-elle pas provoqué des gorges chaudes ?

Après cela, était-ce l’unique motif de sa réserve ? Il eût voulu en être persuadé car un sentiment nouveau, qui n’était pas seulement de la curiosité, l’attirait maintenant vers l’étudiante. Il ne s’y abandonnait pas sans douceur et s’enfonçait chaque jour davantage en de profondes rêveries qui l’enlevaient non seulement à ses études mais lui faisaient négliger les petites obligations de famille qu’il s’était volontairement imposées. C’est ainsi qu’il espaçait ses promenades avec Alberke, dont il avait entrepris de dompter la sauvagerie et de réformer la langue déplorable. Les réunions traditionnelles du dimanche, chez l’une ou l’autre de ses sœurs, n’avaient plus guère d’attrait pour lui ; souvent, il trouvait un prétexte pour s’y soustraire.

De même, il se faisait de plus en plus rare à la corderie où les enfants, surtout la petite Yvonne qu’il chérissait pourtant de tout son cœur, le réclamaient à grands cris.

Et Thérèse elle-même s’attristait grandement de ne plus le voir aussi souvent qu’autrefois, navrée plus que jamais de l’ampleur de sa taille à quoi elle ne pouvait s’empêcher parfois d’attribuer l’indifférence de son ami.

Ferdinand avait beau jeu de reprendre ses quolibets à l’égard du « flirt » de sa femme :