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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/82

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Cette fois, disait-il, je crois bien que c’est une rupture. Après avoir joué les Chérubin et les Werther, voilà qu’il te lâche comme un simple Adolphe ! Ce n’est pas permis…

Sans bien comprendre, elle souriait doucement par dessus sa mélancolie.

— Au fait, continuait le railleur, félicite-toi. Le chagrin est bien capable de te faire maigrir !

— Mais non, disait-elle rougissante ; seulement, je trouve que ça n’est pas naturel qu’il n’ait pas le temps de venir même une fois en passant…

— Bah, il pioche son examen.

— C’est ce que je me dis…

Mais un jour Ferdinand insinua qu’il y avait peut-être autre chose :

— Je viens de rencontrer Joseph… Il paraît qu’Hippolyte se montre si étrange depuis quelque temps. Maman Platbrood est inquiète…

— Il n’est pas malade au moins !

— Oh non, ce n’est pas ce genre-là…

Et comme elle demeurait étonnée :

— Tu ne devines pas ?

— Mais non…

Il s’exclama joyeusement :

— Et s’il s’agissait d’une amourette ?

— Ah !

— Oui, il paraît qu’une belle étudiante polonaise ou russe, une nihiliste quoi…

— Pas possible !

— Comme je te le dis !

Et gaîment ironique :