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LES CADETS DU BRABANT

composée de gens les plus pincés et refroidis. En vérité, le pimpant cordier dégageait comme une sorte de gaîté électrique qui secouait ses voisines, se communiquait de proche en proche par deux courants opposés et cerclait la table avec des éclats de rire !

Hélas, pourquoi fallait-il qu’une musique de discorde l’eût séparé pour toujours de ce joyeux garçon ! Et comme l’Oreste de Gœthe, Joseph s’écriait en lui-même : « Compagnon toujours gai, semblable à un léger et brillant papillon qui voltige autour d’une fleur sombre, tu folâtrais chaque jour autour de moi avec un nouvel enjouement que tu faisais passer dans mon âme ! »

Cependant, Adolphine étonnée du silence de son mari, fixait sur lui ses grands yeux tendres. Elle avait deviné son cruel souci ; à son tour elle s’attrista en pensant à sa petite Thérèse