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LES CADETS DU BRABANT

phine bondit sous l’outrage. Et pâle d’émotion d’abord et pourpre de colère ensuite :

— C’est trop fort, c’est trop fort ! s’écria-t-elle. Mais il vivait encore presque quand je l’ai acheté ce matin avec Maman ! Mme De Mestmaecker ne m’a jamais trompée avec son poisson ! Eh bien, maintenant je ne fais plus jamais le marché ! Tu n’as qu’à y aller toi-même. On verra alors ce que tu rapporteras !

Elle poursuivit avec une véhémence progressive, tandis que Joseph demeurait ironique et bougon, le nez dans son assiette. Puis s’attendrissant tout à coup, elle éclata en pleurs :

— C’est vrai, c’est vrai, dit-elle en hoquetant, je ne sais pas ce que tu as depuis quelques jours. Plus rien n’est bon. Tout est mauvais. Les enfants t’agacent… On ne sait